Un journaliste couvrant la venue de Martine Aubry à Plourin-lès-Morlaix avant le premier tour m'a confié cette anecdote truculente il y a quelques jours.
Placé dans un coin, entre la tribune et le public, ce vieux routier de la pige finit de prendre ses notes. Profitant d'une énième litanie de la première dame du PS contre la politique de "casse sociale" du gouvernement, notre ami sort son appareil photo. C'est le bon moment, juge-t-il, pour immortaliser l'instant. Avec Martine, on n'écoute que les couplets car on connait bien le refrain.
Il est alors interpellé par le staff de campagne aubriste :
- Pas de photo de profil SVP, de face, seulement de face !
- moui, oui, répond évasif notre scribouillard.
On la lui fait pas à lui. Ce n'est pas sa première campagne.
Interpellé une nouvelle fois. On lui répond que c'est la Règle.
Se faire câliner comme ça, à son âge, n'est pas du genre à impressionner notre vieux briscard.
Il leur murmure donc gentiment quel papier formidable ferait cette petite histoire.
Et continue son métier plus tranquillement.
Alors oui, le contrôle de l'image fait partie du job des spin doctors politiques. Mais croient-ils que faire planer le doute sur l'existence du double-menton de Martine aura une quelconque incidence sur le résultat des élections ?
La question est posée ?
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